Chefs de Choeur sans Frontières: Rapport d'activités en Afrique 2017-2019

Thierry Thiébaut, Membre du Conseil d’administration de la FIMC, représentant le Membre fondateur de la FIMC A Cœur Joie International

 

Au cours des trois dernières années, le programme Conductors Without Borders (CWB, Chefs de chœur sans frontières) s’est développé dans dix pays supplémentaires du continent africain. Vingt-huit semaines de séances de formation ont été organisées, dont l’invitation de jeunes chefs de chorales kényans par l’ACDA (American Choral Directors Association).

La carte ci-dessous illustre les interventions ayant eu lieu durant cette période.

Pour l’ensemble de ces pays, environ seize chefs de chœurs ont obtenu le poste de professeur afin de pouvoir assurer eux-mêmes la formation de futurs chefs de chœurs.

Il est maintenant crucial que ces responsables fraîchement formés puissent se déplacer dans différentes régions de leurs pays respectifs, particulièrement en République Démocratique du Congo, au Togo, au Cameroun et au Gabon. Les ressources financières pour les déplacements sont encore une question difficile à résoudre.

Un manuel de l’enseignant a été rédigé en 2018. Il a maintenant été traduit en anglais, en français et en espagnol, comme guide de la formation donnée.

Le manque de structures locales en éducation musicale dans la plupart de ces pays ralentit l’assimilation de plusieurs éléments de compétences. Il est souvent nécessaire de retourner aux notions théoriques fondamentales de solfège pour acquérir des capacités de déchiffrage.

D’autre part, l’aspect pédagogique des répétitions et de la technique gestuelle s’acquiert relativement vite et se transmet bien.

Dans la plupart des pays où le programme est développé, les chœurs dépendent des communautés religieuses, les structures gouvernementales ne fournissant pas la base financière nécessaire.

Le programme de formation de chœurs d’enfants au Cameroun peut actuellement se développer grâce au support important de la Vivendi Foundation (15 000 $ par an). Le Togo, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont été soutenus par les départements culturels de l’Ambassade de France. Le Ministère de l’éducation au Maroc apportait un soutien au programme de formation d’enseignant, et l’Ambassade hongroise enseignait la méthode Kodály.

Dans tous les autres pays ce sont les associations ou fédérations locales, les dons privés complétés par les fonds du programme CWB, et À Cœur Joie International dans les pays francophones d’Afrique, qui assurent le financement des séances de formation.

Des ensembles du Kenya, de République Démocratique du Congo, du Gabon et l’African Youth Choir ont été invités à participer à des conférences et festivals hors d’Afrique. La question de l’obtention des visas reste préoccupante pour tous les pays africains. Ils sont souvent délivrés à la dernière minute et incomplets, ce qui signifie que les chœurs en sont souvent réduits à voyager avec une équipe non complète. On ajoute bien sûr à ça le prix du voyage, en particulier parce que les billets n’ont pas pu être achetés longtemps à l’avance à cause de l’obtention tardive des visas.

L’objectif est d’étendre le programme CWB aux pays lusophones d’Afrique (l’Angola et le Mozambique).

Le programme est à l’arrêt depuis Mars 2020 en raison du virus Covid-19.

https://www.ifcm.net/projects/conductors-without-borders-in-Africa

 

Traduit de l’anglais par Alice Sardi, relu par Jean Payon