Trouver un équilibre entre l’excellence technique et la passion, le juré Michael Barrett à propos de l’arbitrage, des concours, et de son amour pour la musique chorale.

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Henriette Brockmann, Directrice d’Interkultur Communications

Le Sud-Africain Michael Barrett dirige plusieurs chœurs, dont le Camerata de l’Université de Pretoria, et est souvent sollicité pour arbitrer des concours internationaux. Ses chœurs participeront au Grand Prix des Nations de Riga en juillet, et il arbitrera en octobre, lors de la réunion Interkultur Canta al mar Festival Choral international. Dans l’entretien ci-dessous, il évoque l’arbitrage, les concours, et la musique chorale en général.

Quand vous arbitrez des compétitions chorales, sur quoi vous concentrez-vous? Quel détail attire votre attention?

Je pense important de distinguer, d’emblée, tous les aspects techniques (l’intonation, l’équilibre, la fusion, la diction, etc.) et la vitalité de la musique! Chanter avec son cœur et son âme est d’une grande importance pour la musique, car cela éveille le ressenti des auditeurs. En tant qu’arbitre, mais surtout en tant qu’homme, je tiens à être ému par le message. Donc, l’équilibre entre la qualité technique et la passion est mon principal critère.

Vous inscrivez régulièrement votre chœur Camerata, de l’Université de Pretoria, à des concours nationaux et internationaux. Pourquoi pensez-vous important que les chœurs et les choristes entrent en compétition?

Je pense important de toujours tendre vers son meilleur niveau. Concourir contraint à travailler davantage, pour s’améliorer. Quel que soit le résultat final mes chœurs reviennent toujours, à la fin du voyage, meilleurs chanteurs et musiciens. Il est aussi très gai de pouvoir profiter du plaisir d’entendre des chœurs et des chanteurs d’autres pays.

Avant un concours, le chef se consacre essentiellement au choix du répertoire approprié. Quel est votre conseil à propos d’un “bon” programme de concours?

La clef, c’est la variété. Il est important de mettre en valeur, à travers la musique choisie, les capacités et les forces de votre chœur. J’aime aussi la musique fraîche et peu entendue. Le plus souvent, pour les concours je commande des œuvres : c’est aussi un excellent moyen d’accroître le répertoire choral.

Vous avez, comme chef de chœur et comme juré très demandé dans les concours internationaux, entendu beaucoup de musique chorale du monde entier. Quel pays, ou région, vous a le plus impressionné?

Je dois admettre que j’aime la musique venant de partout dans le monde. J’ai un faible pour celle des pays baltes. Mais les Philippines sont le pays qui m’a le plus surpris et impressionné par l’originalité, l’exigence et l’intérêt d’une musique pleine de rythmes complexes, de percussions corporelles, de tonalités uniques et de couleur harmonique. Des gens merveilleux, et une merveilleuse musique : superbe combinaison !

Quel est, de votre point de vue, le plus grand morceau de littérature chorale jamais écrit?

Sans le moindre doute, la Messe en Si mineur de Jean-Sébastien Bach. C’est mon préféré entre tous.

 

Traduit de l’anglais par Claude JULIEN. Relu par Jean PAYON.

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