Thierry Thiébaut, Président d’À Cœur Joie International
Yveline Damas, Présidente d’À Cœur Joie Gabon
Le chant choral a encore fait la preuve de sa capacité formidable à unir les hommes ! Quand cela se passe sur le continent africain, le mérite est d’autant plus grand ! Et à Abidjan, ville en reconstruction après une décennie de conflits, le symbole est plus fort, encore !
Le premier camp d’été du Chœur Africain des Jeunes / African Youth Choir (CAJ / AYC) s’est tenu près d’Abidjan (République de Côte d’Ivoire) pendant deux semaines au mois de juillet dernier. Composé d’une trentaine de jeunes venus des quatre coins du continent africain, le chœur est placé pendant deux ans sous la direction d’Ambroise Kua Nzambi Toko, chef du chœur « La Grâce » de Kinshasa.
Ainsi, trente jeunes, âgés de 16 à 26 ans, venus du Sénégal, du Gabon, du Togo, du Cameroun, de la RDC, de la Côte d’Ivoire, soit au total, 6 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, qui se sont retrouvés en terre ivoirienne du 28 juillet au 8 août 2012, pour cette première session. Le Chœur Africain des Jeunes, première promotion, est né !
Une rencontre magnifique entre jeunes sélectionnés dans leurs pays respectifs, et rassemblés pour chanter ensemble la paix, l’amour et l’amitié.
Yveline Damas, Présidente de la Fédération À Cœur Joie Gabon est l’initiatrice de ce chœur en collaboration avec les fédérations nationales chorales du continent. Le chœur est affilié à la FI MC. Cinq chefs de chœurs africains se sont mobilisés pour réaliser ce rêve d’unité et de partage. Il s’agit de Sophie Damas (Gabon), Lucien Mendy (Sénégal), Olivier Pascal Koua Angoua (Côte d’Ivoire), Ambroise Kua-Nzambi Toko (RD Congo), Sylvain Gameti (Togo).
Ce projet consiste en l’organisation annuelle d’un camp de deux semaines dans un pays africain avec production de concerts.
Un des buts de cette structure est de former un chœur de haut niveau, une pépinière de chanteurs, capables de représenter l’Afrique lors de festivals majeurs inscrits dans l’agenda mondial du chant choral.
Cette initiative vise à développer les vertus d’intégration, de valorisation des aptitudes artistiques dans un cadre collectif, mais également à sensibiliser les chanteurs aux richesses nées de leurs différences culturelles et à mettre leurs talents au service de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine culturel et linguistique africain.
Le CAY / AYC a terminé sa session en enregistrant un premier CD et en offrant une partie du concert d’ouverture du premier Festival International de Chant Choral d’Abidjan FESTICCA.
Ce festival a regroupé un millier de choristes appartenant à des groupes venant de 13 pays d’Afrique et d’Europe du 8 au 12 août 2012. Il a été organisé par la fédération ACJ du Côte d’Ivoire, dirigée par son dynamique président, Pascal Koua.
Placé sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Francophonie, avec le soutien d’À Cœur Joie International et de la Fédération Internationale pour la Musique Chorale (FIMC) organisations représentées par Thierry Thiébaut, de l’Institut Goethe d’Abidjan, l’évènement a accueilli une série de conférences et d’ateliers de formation aux thèmes divers : technique vocale collective, direction chorale, Jazz et improvisation, technique d’harmonisation, gestion des compétences, organisation de manifestations, …
Les activités de formation, ainsi que l’ensemble des concerts se sont tenus à l’hôtel de la Culture de Cocody à Abidjan.
Une compétition de chant choral a eu lieu pendant cette manifestation. Huit chœurs ont concouru en catégorie classique, et cinq en catégorie folklore. Les premiers prix ont été respectivement remportés par le Chœur Mgr Luc Gillon de Kinshasa (RDC) et par le chœur de Sion de Cotonou (Bénin).
L’Afrique subsaharienne est une terre où le chant choral fait partie intégrante de la culture des peuples. L’organisation d’une telle manifestation en Côte d’Ivoire a représenté une réelle gageure dans ce pays qui a connu une période politiquement et économiquement trouble ces dix dernières années. La volonté des organisateurs, leur détermination en l’absence de soutiens financiers pourtant indispensables, la confiance des participants dans la crédibilité et le contenu du projet, ont eu raison des inquiétudes qui auraient pu freiner l’enthousiasme.
Là où il existe une volonté, il y a un chemin, disait W. Churchill.
Cet été, à Abidjan, le chant choral a témoigné d’une réalité essentielle de la vie du peuple africain et de la volonté de faire rayonner le chant en qualité dans toute sa diversité.
Le deuxième FESTICCA est programmé pour l’été 2014, mais le projet d’un Africa Cantat qui s’étendrait au continent tout entier est déjà en cours de réflection.
Quelques témoignages :
Godwin (Togo) : « …. Je suis heureux et fier d’avoir participé à ce camp. J’ai rencontré plusieurs personnes qui ne m’étaient pas inconnues en fin de compte, et pourtant elles proviennent de pays différents. C’est merveilleux. »
Alias « La puissance » (Côte d’Ivoire ) : « … ce camp m’a aidé à vivre le chant et je suis vraiment fier d’y avoir participé. »
Josué (Côte d’Ivoire : « …. Ce camp m’a beaucoup apporté tant sur le plan musical qu’humain… J’ai apprécié la manière dont tout le monde m’a accueilli, la démarche artistique de maestro, les pauses café de Tonton Gervais…vraiment merci. »
Igor (Gabon) : « … Maintenant j’ai confiance en moi… je remercie tout le monde ».
Mathieu (Cameroun) : « ….J’ai ressenti un sentiment de fraternité dès le premier jour, et vraiment, en venant ici, j’ai découvert plusieurs cultures, plusieurs musiques traditionnelles.
… Ce camp est spécial, unique ».
Alpha (Côte d’Ivoire) : « …. En venant ici, je pensais me reposer, mais la rigueur du travail m’a vraiment épaté. A présent, j’ai plusieurs nationalités, vraiment, je me sens encore plus africain. Longue vie au CAJ. »
Alice (Gabon) : « … j’ai découvert la puissance du chant : grâce à celui-ci, j’ai eu des frères et sœurs qui avaient vraiment le même langage. Le chant est un facteur d’unité, et vraiment on en a besoin en Afrique…
Puisse le Très Haut permettre que cette initiative perdure longtemps. … »
Edited by Graham Lack, Germany